
Phobies d'impulsion : "J'ai peur de faire du mal à mon bébé"
Définition des phobies d’impulsion
D’après l’Académie Nationale de Médecine, la phobie d’impulsion (ou pensée intrusive) est la “peur de perdre son auto-contrôle et d’accomplir (…) des gestes absurdes, déplacés et même dangereux pour soi-même ou pour autrui.”
Phobies d’impulsion en post-partum : c’est quoi ?
Durant le post-partum, la phobie d’impulsion consiste à imaginer la possibilité de blesser son bébé, de le noyer, de l’agresser… Bref, de lui faire du mal malgré l’amour inconditionnel qu’on lui porte.
Assimilées à la famille des TOC, les phobies d’impulsion ne se manifestent pas uniquement en post-partum, mais cette période est particulièrement propice au développement de ces angoisses et touche beaucoup de jeunes parents.
Phobies d’impulsion en post-partum : dans les faits ?
D’après des méta-analyses 32 à 46% des jeunes mamanssont sujettes à des phobies d’impulsion, et ces chiffres montent jusqu’à 70% dans certaines études.*
*Source : France Inter
Phobies d’impulsion en post-partum : pourquoi ?
Chute d’hormones, fatigue de l’accouchement, manque de sommeil, stress, nouvelles responsabilités, dévouement extrême, charge mentale…
Toutes ces conséquences liées à l’arrivée d’un bébé peuvent nous fragiliser psychologiquement et créer un terrain très fertile au développement des phobies d’impulsion.
Il est important de souligner que les
co-parents vivent eux aussi un bouleversement de leur vie à l’arrivée de baby et peuvent donc également souffrir de phobies d’impulsion, même si cela semble plus fréquent chez les jeunes mamans en post partum, davantage fragilisées mentalement, émotionnellement ou physiquement.
Inquiétude ou phobie d’impulsion : la différence
Se poser des questions, douter, angoisser ou avoir des pensées négatives est normal à l’arrivée d’un bébé compte tenu du chamboulement.
Tant que ces pensées et angoisses sont passagères, n’empêchent pas le développement de votre relation avec baby, et laissent la place à des moments de bonheur et d’émerveillement alors il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Dans le cas des phobies d’impulsion, certains épisodes peuvent également passer d’eux même. Par contre, pour 2 à 3% de la population, ces phobies peuvent s’installer et s’aggraver.
Si certains moments partagés avec votre bébé deviennent difficiles voire impossibles par la présence de ces pensées obsédantes, que vous faîtes des crises de panique ou d’angoisse ou que vous ruminez autour de ces pensées intrusives, cela doit vous alerter.
Lors de phobies d’impulsion, ces pensées peuvent être intenses, violentes et très récurrentes. Et plus on essaie de les chasser, plus elles s’amplifient.
Phobies d’impulsion : les signes
Il est tout d’abord important de dire que le risque de passage à l’acte suite à ces pensées intrusives est NUL !
Le risque ne réside donc pas dans la mise en action de ces pensées négatives envers le bébé, mais plutôt dans la situation d’angoisse extrême et de détresse dans laquelle se trouve le parent.
Ces phobies engendrent de nombreuses contraintes, en plus des angoisses:
Notamment des vérifications excessives que rien de mal n’a été fait au bébé, un excès de perfectionnisme, ou des stratégies d’évitement (ex: ne pas conduire avec le bébé de peur de causer volontairement un accident, ne pas donner le bain de peur de le noyer etc…).
Tout cela ayant un effet boule de neige sur le mécanisme des TOC.
Elles peuvent donc amener le parent à une prise de distance par rapport à son bébé, de peur de lui faire du mal.
Phobies d’impulsion : en sortir
La honte et la peur d’être jugée comme dangereuse, folle ou potentiellement maltraitante sont souvent présentes chez les jeunes mamans, à tort, ce qui génère un tabou.
Pourtant, il est primordial
d’en parler pour se soigner et aller mieux.
Ces échanges avec un professionnel auront pour but d’accepter ces pensées comme n’étant que des pensées, et de prendre conscience qu’elles ne sont heureusement
pas destinées à se réaliser.
Une prescription médicamenteuse peut également être nécessaire en parallèle de ce suivi psychologique pour se sortir de ce cercle vicieux.
Si vous avez des phobies d’impulsion et que ces pensées prennent trop de place, ne restez pas seule dans cette situation difficile.
La première étape est de prendre conscience de la situation et d’en parler à un professionnel de santé au plus vite.